mardi 1 janvier 2008

NOUVEAU : KAMERAD JACQUOT de Claude-CharlesCHAIX


KAMERAD JACQUOT - 260 pages - 17 €
Dans son deuxième roman, Claude Charles CHAIX nous parle de l'attachement qu'un sous-officier de la Luftwaffe eut pour un enfant, fils de fermier français. De juin 40 à août 44, Karl et Jacquot réagissent à leur manière à cette guerre qui embrase le Monde. Ce roman, message humaniste, a su gagner notre coeur, tout simplement.

QUE 2008 RESTE A L'IMAGE DE CES RENCONTRES FRUCTUEUSES

L’année 2008 vient de frapper à toutes les portes. L’occasion m’est donnée de présenter à tous les membres de l’ALEC, ainsi qu’à nos amis et sympathisants, et tous vos proches, une excellente et créative année 2008. Pour moi c’est le moment de faire un premier bilan sur les activités de cette jeune association. Des quelques membres convaincus en avril dernier, nous comptons désormais vingt-trois membres actifs de tous les continents. À l’heure où paraît ce bulletin, l’ALEC voit monter son nombre d’adhérents. L’atelier d’écriture aussi voit son effectif augmenter. Beaucoup de sympathisants souhaitent être tenus informés de nos activités et se renseignent, demandent conseils ou lisent le journal par mail et visitent le site Internet. Je souhaite que chacun y trouve sa place, et participe à sa façon à la vie de cette association. Elle a pour vocation de partager
des savoirs, d’échanger les plaisirs que procure la lecture, de pratiquer ensemble l’écriture de textes dont chacun est fier, de consulter des abonnements de magazines littéraires et, en
2008 réaliser ensemble des visites de maisons d’écrivains accompagnées de conférenciers spécialisés. Je profite de cette occasion pour vous rappeler que ce bulletin de l’Association Lire, écrire, conter, est un moyen de communiquer entre vous tous et de faire partager des informations que vous pouvez apporter, sur les dates des prochains salons, des concours, des informations littéraires, moyen aussi de faire connaître la dernière publication des auteurs, des nouvelles ou textes que vous avez écrits. La liste n’est pas exhaustive. Chacun y apporte sa voix, son expérience, son talent. Je centralise et mets en page. C’est pourquoi je vous attends encore plus nombreux dans les prochains numéros. Que 2008 continue à nous retrouver aussi régulièrement et dans une ambiance toujours aussi conviviale, aux tables rondes lecture du jeudi, aux ateliers d’écriture, sur les salons du livre, par échanges téléphoniques ou par mail. Je réitère à chacun d’entre vous, mes sincères voeux de bonheur et de prospérité.
À très bientôt. Gisèle Meunier, Présidente de l’ALEC.

MEILLEURS VOEUX DU BOUT DU MONDE


Il neige doucement sur Grand-Pré, berceau de l’Acadie. Tout est calme, paisible, gelé. Difficile d’imaginer que sur cette péninsule de l’est canadien, un peuple venu de France en 1604 fut déporté, que les lieux furent brûlés… En 1755, alors que des familles acadiennes étaient bien établies et prospéraient, une guerre qui faisait rage entre la France et l’Angleterre a bouleversé leur histoire. Lorsqu’on leur a demandé de prêter serment d’allégeance à la couronne britannique, les Acadiens ont répondu qu’ils ne pouvaient devenir ennemis de leurs cousins français. Cependant, ils étaient nés ici et ne connaissaient pas le pays de leurs ancêtres. Ils avaient gardé leur langue mais s’étaient adaptés à la vie nord-américaine, grâce aux Mi’kimaq. Les soldats anglais leur refusèrent la neutralité et les déportèrent. Jetées sur des bateaux, les familles furent souvent séparées dans la cohue. Les maisons furent brûlées. Il ne resterait rien, afin de décourager le retour. C’était la fin de la première Acadie… Certains se cachèrent dans les bois et purent rester. Les déportés qui survécurent se retrouvèrent surtout dans différents états de l’est américain. Plusieurs familles réussirent à se regrouper après une errance dans un pays où on ne parlait pas français, sauf en Louisiane. Certains changèrent de nom pour trouver du travail. Ainsi, des Leblanc devinrent des White et ils s’acclimatèrent. De nombreux écrivains furent inspirés par cette histoire, notamment l’Américain Henry Longfellow, qui écrivit le poème Evangeline, qui a fait le tour du monde. Plus tard, certains Acadiens purent revenir dans une province qui s’appelait désormais Nova Scotia (Nouvelle-Écosse). Mais leurs terres étaient habitées par des Américains, des Planters de la Nouvelle-Angleterre à qui on avait promis des terres et des Loyalistes qui avaient fui pendant la guerre d’indépendance. Les Acadiens s’installèrent dans d’autres régions et se firent pêcheurs. La vie française reprit tant bien que mal mais il n’y a encore aujourd’hui que 5% de francophones ici (45% au Nouveau-Brunswick). Les Acadiens de la fin du 19è siècle se dotèrent d’une fête, d’un hymne national et d’un drapeau. La langue survécut grâce aux contes et chansons. Des institutions, associations, écoles, médias furent créées au fil du temps. Le Site Historique National du Canada de Grand-Pré est à deux pas de chez moi. Antonine Maillet parle de la Grand’Prée dans Pélagie la Charrette (prix Goncourt 1979). Le nom devrait en effet être au féminin, car une prée est un vieux mot qui désigne une zone de bord de mer comme on en trouve au Poitou, d’où sont venus bien des pionniers. Aujourd’hui, de nombreux Acadiens de la diaspora ont perdu leur langue mais ils n’ont pas vendu leur âme. Ils visitent les terres ancestrales pour comprendre qui ils sont vraiment. Ils viennent chercher une poignée de terre ou tout simplement fouler les lieux et se recueillir.Au milieu du parc, l’église St Charles a été construite à l’emplacement de celle d’origine, entourée de vieux saules. Il neige doucement, le silence recouvre la vie du passé et offre une nouvelle page sur laquelle écrire l’avenir. Que la nouvelle année soit à cette image, invitante d’histoires nouvelles.
Martine L. Jacquot, briarde d’Acadie