mercredi 30 septembre 2009

SOUS LE MASQUE DE L AMOUR de Gisèle Meunier-Picquet

NOTE de la maison d’édition :
Gisèle MEUNIER-PICQUET signe son quatrième ouvrage, Sous le masque de l’amour, à Edition du bout de la rue. L’auteur étudie, décrit, cisèle tout l’amour d’une femme pour un être qui répond entièrement à ses sentiments mais qui lui cache toute une partie de sa personnalité, peut-être par lâcheté ou par veulerie, ou parce qu’il ne veut pas la perdre. Dans sa recherche de la vérité, la volonté et l’opiniâtreté de cette femme tourne à l’obsession jusqu’à la révélation finale. Extrait :
Hélèna sut aussitôt que c'était lui. Elle n'imaginait pas que sa chevelure d'argent lui donnerait cet air sérieux. Il était tout de même différent de ce qu'elle avait imaginé. Était-elle déçue ? Pas vraiment.
Souriant mais intimidé, il vint à sa rencontre. "Très élégante avec son chemisier turquoise et son pantalon de toile blanc, pensa-t-il."
— Hélèna ? Bonjour. Je suis Hervé, précisa-t-il en tendant la main.
— Bonjour Hervé. Excusez mon léger retard.
— Ne vous excusez pas. C'est tout à fait féminin et j'aime ça.
— Alors. Est-ce que l'on s'est déjà vus ? interrogea-t-elle.
— Sans vouloir vous vexer, votre visage m'est tout à fait inconnu.
— De même pour moi.
Il l’invita dans un café voisin. Elle le suivit en toute confiance. Aussitôt, elle se sentit protégée. Ce
qui lui arrivait était magique. Physiquement, il correspondait à l'annonce. Il n'avait pas menti. Lorsqu'ils furent installés devant une table qu'elle avait choisie dans un angle proche de la baie vitrée, tout en parlant, elle l’observa. Rasé de près, il présentait une allure soignée. Un nez bien posé équilibrait son visage. Ses yeux bleu pâle pétillaient lorsqu'il l'écoutait parler de ses projets autant que de son vécu : les études qu'elle avait reprises, sa passion pour les voyages, les sciences occultes, la lecture... Il ne la quittait pas du regard et buvait chacune de ses paroles.
Avec son petit côté british et sa peau claire, elle le trouvait attirant. Dans son regard doux, elle avait l'impression de lire dans ses pensées. Il était calme, discret et paraissait honnête. Elle était sous son charme.
Dans le faux jour, les prunelles d'Hélèna avaient l'éclat de deux petites perles étincelantes. Sa chevelure tombant sur ses épaules la rajeunissait de près de dix ans. Elle trouvait face à elle, un interlocuteur cultivé, empreint d'une grande modestie. Rapidement, elle se sentit bien auprès de lui. Elle retrouvait l’insouciance de ses quinze ans.
— Que souhaitez vous commander ?
— Un panaché, s'il vous plaît ! répondit-elle avant d'ajouter, une de mes boissons préférées surtout l'été.
— Justement, c'est le premier jour de cette belle saison, reprit-il en souriant. Le jour le plus long !
Il commanda un cappuccino. Elle apprécia qu'il ne consommât pas d'alcool. Les dégâts dus à l'alcoolisme de son défunt mari continuaient à la hanter. Hervé avait marqué un nouveau point.
Pendant des heures, ils continuèrent à parler et à rire, comme d'anciens amis, se retrouvant après une très longue séparation. Ils voulaient rattraper le temps perdu.
— Vous aviez déjà répondu à une annonce ? lui demanda-t-il tout à coup.
— Non ! C'est la première fois, se défendit-elle, comme si elle devait en avoir honte.
— Et vous ?
— Moi aussi. C'est la première fois que je passe une annonce. Depuis que je suis célibataire ou plutôt divorcé, je n'imaginais pas que je pourrais refaire confiance à une femme. Cette fois-ci, je tente ma chance.
— Et c'est ma candidature que vous avez retenue pour prendre ce risque ? se moqua-t-elle.

Martine Jacquot et le prince

photo : l'honorable Percy Paris, le Prince Kum'a Ndumbe III et Martine Jacquot
Martine Jacquot a reçu le Prince camerounais Kum'a Ndumbe III en Nouvelle-Écosse, au Canada du 20 au 25 septembre dernier. Écrivain et professeur de sciences politiques en plus de ses fonctions, il l'avait invitée à faire une tournée littéraire au Cameroun l'an dernier, et le dialogue (entamé il y a 21 ans lors d'une réunion d'écrivains en France) a repris de plus belle. Il visitait le Canada pour la première fois et avait l'intention de se reposer, mais une grande surprise lui avait été réservée : le gouvernement provincial qui était en session s’est interrompu pour le saluer.
Percy Paris, ministre de la culture et ministre des affaires africaines, a prononcé un discours indiquant la présence du monarque qui faisait honneur à la province par sa présence, puis tous les membres du gouvernement lui ont donné une ovation debout. «C’était très formel et Prince avait mis son costume de cérémonie (alors j’avais mis le vêtement que j’avais fait faire au Cameroun). Le premier ministre provincial Darrell Dexter est sorti pour nous serrer la main, puis mon ami le ministre Paris, grâce à qui j'avais pu organiser cette rencontre, nous a accordé un long entretien. J’avais atteint mon but : mettre en contact ces deux hommes qui se ressemblent, l’un descendant d’esclaves, l’autre d’un peuple colonisé. Nous avons aussi rencontré d’autres personnalités dans le but d’établir des partenariats entre les deux endroits. Finalement, me voici avec de nouvelles tâches, établir la liaison entre tous ces gens. Mais c’était fascinant, surtout lorsque mes deux amis se sont serré la main en s’appelant Brother. Franchement, j’étais touchée,» indique Martine.
Elle a aussi organisé une soirée «Dialogue en noir et blanc» au centre francophone de la Vallée de l'Annapolis, où elle réside, et ils ont pu discuter de différents aspects du post-colonialisme dans une ambiance cordiale.
L'entretien était basé sur un des livres du Prince, «L'Afrique s'annonce au rendez-vous la tête haute». Et bien sûr, ils ont pris du temps pour se relaxer, marcher dans la belle nature, réaliser de petites visites des jolis coins... tout ceci en survêtement.